E. du Perron
aan
Pedro Creixams
Brussel, 7 maart 1925
Brux. 7-3-25.
Mon cher Pedro,
J'étais bien content d'avoir reçu ton mot: ainsi tu es à Rouen et tu es à Rouen et tu y vas bien, je suppose. Et comment va Madeleine? n'oublies-pas de lui faire mes amitiés et compliments. Tant mieux si le Baudelaire est terminé; je brûle d'envie de le voir. Quant à mes dessins, tu ne sais pas combien je me sens soulagé par ta promesse de m'envoyer cela bientôt, je croyais que tu n'avais plus envie de t'en occuper, ce qui m'aurait rendu un assez mauvais service. Non pas que je doutais de toi, mais tu aurais pu être trop occupé par un travail plus important. Il est vrai que ça ne te prendra pas beaucoup de temps, du moment que tu t'y mettes: tu peux très bien les faire au crayon, comme tu as fait les illustrations pour le bouquin de Sauvage, si je ne me trompe. Enfin, fais comme tu veux, ce n'est pas à moi de te donner des conseils. - Dis-moi, mon vieux, que veux-tu faire dans le Midi? et où comptes-tu t'installer? Il n'est pas impossible que je t'y rejoindrai si tu y as trouvé un logis convenable pas trop cher. Ecris-moi donc encore à ce sujet. Ici il fait dégueulasse, quoique j'ai déjà la permission du docteur de sortir, le mauvais temps m'en empêche. Tu sais qu'avec les grippes ce sont les rechutes qui sont les plus dangereuses. Enfin, merde! et en somme je m'en fous. - Si tu m'écris encore n'oublies-pas de me donner des nouvelles de Madeleine, et aussi de Daura, de qui depuis longtemps je n'ai plus entendu parler. Est-ce qu'il se débrouille à Paris? - Allons, à bientôt, cher vieux, et merci d'avance. Tous mes bons voeux pour le travail et le reste, reçois avec ta femme une cordiale poignée de main de bien ton
Eddy.
[...............de la faire leurs amitiés????]
Origineel: particuliere collectie