E. du Perron
aan
Evelyn Blackett

Oxford, 6 november 1929

Mercredi.

Eveline,

Le mot de Mlle Molina m'a rendu la ‘sagesse’ que vous me souhaitez. Il ne me reste qu'à vous remercier de la ‘leçon britannique’. Ne m'écrivez plus; Mlle Molino - en qui j'ai beaucoup de confiance! - vous expliquera facilement qu'avec des hommes sans idéal il faut - à un certain moment - savoir complètement renoncer.

Je vous ai dit que je ne voulais pas être le ‘prochain’

J'aurais pu être l'ami, mais sans les petits jeux britanniques par-dessus le marché.

Il me sera impossible de vous écrire comme avant de vous avoir vue . Et à côté de cela une nouvelle correspondance me paraîtrait bien pauvre.

Je me résigne à votre incompréhension partielle - c.à.d. pire que totale. (Le plus simple serait peut-être de vous persuader que je n'ai été qu'un mauvais mari, un peu désoeuvré, qui a voulu un petit divertissement sexuel, qui s'y est mal pris et qui maintenant rage parce que ‘ça n'a pas marché.’) - Peu m'importe à présent comment et si vous me jugez. J'ai déchiré même la lettre d'hier soir et ne vous écrirai plus d'autre que celle-ci. Mieux vaut ainsi, je vous l'assure.

Je vous souhaite bonne chance avec vos études, vos cigarettes, vos amis et tous les autres stimulants et somnifères. Je regrette sincèrement ce qu'il y a de bien en vous. (Mais cela doit vous être égal.)

Voilà: merci.

E.

Origineel: Den Haag, Letterkundig Museum

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